La marinade du désespoir!

An English version will follow.

Par Samuel De Blois

Alors comment ça va la vie? Vous avez fait du ski.. Aah non, les pentes sont fermées.. Une sortie au bar.. Ah bien non plus, ils sont fermés.. Bon, j’avoue que la liste des activités disponibles en ce moment est passablement restreinte. Au moins, on sort pour aller au travail… Ah c’est vrai, la majorité des entreprises sont fermées… Désolé, j’aime tourner le fer dans la plaie.

Tout ça à cause d’une maladie dont je ne prononcerai pas le nom de peur que je l’invoque dans ma bière Corona…

Bon, il ne faut pas désespérer, il y a plein d’activités que l’on peut réaliser à la maison pour se divertir pendant que notre premier ministre a appuyé sur pause pour notre sécurité. On peut faire du sport à la maison, sortir le chien six ou même dix fois par jour ou créer un club de lecture avec ses plantes. Prenez garde, l’aloès à tendance à être snob!

On peut aussi faire le ménage de son garde-manger et retrouver de vieilles connaissances comme des ananas en conserve, un vieux paquet de ramen au poulet et même le paquet de biscuits santé qui date de quatre ans et demi, car on s’est jeté dans le chocolat deux secondes après y avoir goûté. 

Moi, je suis tombé sur un vieux pot de cornichons qui doit dater de ma première année de cégep et il faut savoir que j’étais encore chez mes parents.

Je m’assois par terre. Je prends le pot de cornichons dans mes mains et je me demande: « Pourquoi j’ai trainé ça dans mon appartement? » Je n’ai même pas mangé un seul cornichon et je traine ce pot avec moi.  Je me suis alors questionné sur mon subconscient qui me pousse à garder ce pot dans ma vie. Pourquoi? 

Je me dis alors qu’il est peut-être le temps de me départir de ce bocal du désespoir. Je le prends et m’apprête à le jeter dans la poubelle. Soudain, je sens un coup dans mon coeur. Je ne comprends pas. Une sensation de tristesse m’envahit. Pourquoi je suis triste de jeter un simple pot de cornichons? Je prends le temps de le regarder tout en me souvenant que le jour où j’ai acheté cet article, c’est le jour où j’ai décidé de m’initier à la mixologie et que les cornichons étaient nécessaires à la réalisation de certains cocktails.

C’est bien moi ça, encore un projet que j’ai voulu commencer et que j’ai abandonné. C’est une habitude chez moi. J’ai encore abandonné. J’imagine que je n’avais pas assez de temps, d’intérêt et que je n’avais pas de place pour cela dans ma vie à l’époque. En bref, des excuses! 

Je me mets donc à penser à mon incapacité à concrétiser mes projets. Il y a tant de choses que je désirais accomplir. Des cours d’espagnol, apprendre à chanter, écrire un livre, me mettre au sport, faire un blogue. Rien de tout ça ne s’est réalisé. De plus, je ne travaille même pas dans mon domaine. J’ai un diplôme en marketing, mais le manque d’expérience m’a fermé bien des opportunités. C’est pour ça que je suis sans emploi.

Il y a trois mois, je venais de terminer un contrat en tant qu’adjoint dans une institution financière et ne voulant pas retenter l’expérience du refus en ligne, j’ai commencé à postuler pour travailler dans un café. Ça paye les factures, ce n’est pas comme les rêves. 

Néanmoins, je prends conscience que j’ai mis ma carrière à la même place que tous mes projets. Dans le foutu bocal de cornichons! J’ai tout enfermé dedans et j’ai laissé moisir ça dans un coin de mon esprit. Devrais-je l’ouvrir? Devrais-je recommencer un projet? C’est peut-être le moment, après tout je n’ai rien d’autre à faire. 

Je recherche alors sur internet: « Comment avoir de l’expérience en marketing? ».

Après avoir appuyé sur « Enter », je visite quelques sites qui donnent plusieurs astuces plus ou moins pertinentes. Néanmoins, sur un de ces sites, je vois qu’il existe des entreprises d’entraînement. Le concept est simple. Il s’agit d’un programme gouvernemental qui embauche des personnes désirant acquérir ou actualiser leurs connaissances, changer d’orientation de carrière ou obtenir de l’expérience dans leur domaine. Curieux, je recherche si une telle entreprise se situe dans ma région. C’est alors que je découvre Gestion-Travail Chaudière Appalaches, l’entreprise d’entrainement du grand Lévis. 

Est-ce que je me lance? Est-ce que ça vaut la peine? Bon, tant qu’à ne rien faire en quarantaine, on va envoyer un courriel avec mon curriculum vitae.

Deux heures plus tard, la responsable des ressources humaines me téléphone et m’explique le programme tout en m’informant qu’en plus de donner de l’expérience, ils sont là pour m’aider à trouver un emploi. Ébahi! Je m’empresse de lui répondre que j’aimerais adhérer. Ravi! Elle lance les démarches pour que je puisse entrer chez Gestion Travail Chaudière Appalaches. 

Trois jours plus tard, je reçois un appel. C’est la responsable des ressources humaines.  Elle me confirme que dès que le confinement sera terminé et que l’organisme rouvrira, je pourrai intégrer l’entreprise d’entraînement en tant qu’agent marketing. Elle m’a aussi proposé de commencer le programme dès maintenant à distance, mais vu que je n’ai pas terminé le ménage de mon garde-manger, je préfère attendre la réouverture. 

Enchanté, je raccroche et je ressens un picotement dans mon cœur. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti ce sentiment. Celui de l’espoir. L’espoir que mon projet se concrétise enfin. C’est donc avec cette sensation que je pris mon pot de cornichons et le jetais à la poubelle en me promettant de ne plus jamais enfermer mes projets et mes rêves dans un bocal!

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Locked in a jar!

So how is your life going today? Maybe you’ve been skiing? Oh no, the hills are closed. Maybe you’re going to the club tonight? Oh it’s true, all the clubs are closed too…. Well, I admit the possibilities for activities have considerably decreased these days.  But, you can always change your mind and going at work. Oh, it’s true… the majority of the enterprises are closed too. Sorry, I love to rub salt in the wound. 

All this for an illness I won’t tell the name because I’m afraid to call it in my Corona’s beer… 

But it’s cool, we can do many things when we are in quarantine, because our prime minister press on pause for our security.  We can workout at home, have a walk with our dog six or seven times a day or create a reading club with our plants. Beware, the Aloes is really snobby. 

We can also do a cleaning of our closet and find some old friends like a pineapple can, an old ramen package and also a four years old healthy cookie box that we left in the closet because we jump into the chocolate two seconds after.  

Me, I find an old jar of pickles who must date from my first year of cegep. You also have to know when I bought this jar of pickles, I was living with my parents.  

I’m sitting down. I take this jar of pickles in my hands and I’m asking  myself : ‘’ Why did I carry this thing in my apartment?’’. I didn’t even eat one of these pickles. So, I think about why my subconscious forced me to keep this in my life. Why? 

Maybe it’s time for me to trash this symbol of distress. So, I take the jar and I’m about to trash it in the garbage. Suddenly, I feel sadness in my heart. I didn’t understand why I feel that way? Why am I sad to trash a simple jar of pickles? I check this and I remember myself the day I bought this item. It was the day I wanted to introduce myself into the mixology and the pickles was useful for some cocktails.

Classic me! I’m starting a project and I left it before it is done. I give up again. Maybe I don’t have time for, the motivation or the place for that. Excuses again! 

So, now, I’m thinking how difficult it is for me to realize my projects.  I wanted to do so many things. Spanish lessons, learn how to sing, write a book, working out, do a blog. Well, I accomplished none of these. In addition, I didn’t even work in my domain. I got a certification in marketing, but my absence of experience closes many opportunities. This is why I don’t work. Three months ago, I finished a contract as an assistant in a financial institution and I don’t want to feel the ‘’ refusal application race’’ again. So, now, I work in a coffee shop. Sorry, I was working in a coffee shop. With that, I can pay the bills. It’s not like you can pay your credit card with yours dreams! 

Nevertheless, I realizse that I put my career at the same place as my other projects. In this damn jar of pickles, I’ve locked everything and I let them rot in my head. Should I open it? Should I restart a project? Should I start a new one? Maybe it’s the time, after all, what else do I have to do? 

So Ii’m searching on the web: « How to get experience in marketing ?».

After I pressed ‘’Enter’’, I go on several websites which give some advice more or less interesting.  Suddenly, on one website, I find something call practice firm. The concept is pretty simple. It’s a governmental program who hire people who want to acquire some experience or to actualise their own knowledge. I was curious so I checked if that kind of enterprise exists in my area. I discovered Gestion-Travail Chaudière Appalaches, the practice firm of the Grand Lévis. 

Should I test it? Is that really worth it? Well, what else can I do during the quarantine? I will send an email with my resume.

Two hours later, the humane resources manager called me. She explained the program and tell me that I can get a good professional experience if I participate to this program. Surprise! I said yes! Delighted, she started the process for my admission in Gestion Travail Chaudière Appalaches. 

Three days later, the humane resources manager called me again! She confirmed that I will integrate Gestion Travail Chaudière Appalaches at the end of the quarantine,. I will joint the enterprise as a Marketing agent. She also proposed me to start the program now at home, but I didn’t finish the cleaning of my closet.

Overjoyed, I felt like a warm sensation in my heart.  It’s been a long time since I have felt that way. « Hope.» Hope that I’m about to finish a project. With this feeling of pure joy, in mind, I finally took my jar of pickles and I threw it in the garbage and I swear I will never lock my projects and my dreams into a jar.

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